Théâtre du Conservatoire d'art dramatique

En 1824, le juge en chef Jonathan Sewell (1766-1839) fait ériger à ses frais une chapelle particulière (Chapel of Ease) sur la rue Saint-Stanislas. Conçue comme desserte de la cathédrale anglicane, qui ne suffit plus à la population grandissante de Québec, la chapelle néoclassique est construite d'après les plans de l'architecte George Blaiklock (1792-1828) par l'entrepreneur John Philips (vers 1789-1859). La chapelle ouvre ses portes le 27 novembre 1825. Elle peut accueillir jusqu'à 700 personnes. Le fils du juge Sewell, Edmund Willoughby Sewell (1800-1890) devint le premier desservant de ce lieu de culte.

La façade en pierres de taille de cette chapelle a joué un rôle important comme modèle en architecture religieuse. Thomas Baillairgé (1791-1859), entre autres, s'en est inspiré lors de la composition de la façade de Notre-Dame de Québec en 1843. Le bâtiment aura ensuite plusieurs propriétaires différents, notamment Peter Arnold Shaw en 1858 et William Quinn en 1869. En 1908, Mary Wheelan, la veuve de William Quinn, lègue par testament la bâtisse à Catherine Quinn qui la vend à son tour à la Trinity Church en 1910. En 1921, la Trinity Church ajoute un deuxième étage en briques à la chapelle existante. C'est également à cette époque que le toit à deux versants est remplacé par un toit plat.

Au cours des années 1940, la chapelle est acquise par le gouvernement du Québec afin d'y loger le Conservatoire d'art dramatique. En 1968, le ministère des Affaires culturelles fait construire une toiture mansardée avec trois lucarnes sur le bâtiment adjacent (en blanc sur la photo). Le Conservatoire actuel occupe également le bâtiment situé à la gauche de l'ancienne chapelle alors que cette dernière loge le Théâtre du Conservatoire d'art dramatique depuis quelques années.

Provincial
Situé dans un site patrimonial (arrondissement historique du Vieux-Québec, 1964-05-06)

Plusieurs éléments caractéristiques du Conservatoire sont liés à ses valeurs architecturales et historiques, comprenant notamment :

• son architecture néoclassique d'inspiration anglaise qui domine les constructions de la rue Saint-Stanislas et qui influença notamment Thomas Baillargé lors de la conception de la façade de Notre-Dame de Québec;
• sa façade en pierres de taille, sobre et délicatement ornée d'éléments décoratifs comme des bandeaux cintrant les étages et des tablettes des fenêtres;
• ses ouvertures à arc surbaissé au rez-de-chaussée et cintrées à l'étage, disposées symétriquement sur la façade;
• sa toiture métallique à croupe qui libère un fronton monumental à l'avant où repose la structure en bois recevant l'ancien clocher de la chapelle Holy Trinity of Ease.

Regards sur l'architecture du Vieux-Québec. Québec, Service de l’urbanisme de la ville de Québec, 1986. 124 pages.

BERGERON GAGNON INC. « Étude d'ensemble des sous-secteurs des pauvres et Charlevoix, Section 2 : rues Saint-Jean, Saint-Stanislas et Sainte-Angèle », vol. II. Québec, Service de l'urbanisme de la ville de Québec, 1992.