Palais de justice de Saint-Jean-sur-Richelieu

Le palais de justice de Saint-Jean-sur-Richelieu est un édifice institutionnel de style néoclassique sobre et harmonieux. Son corps principal est construit entre 1860 et 1862 par l’architecte F.P. Rubidge, du Département des travaux publics du Bas-Canada. Ce bâtiment en pierre de taille à bossage piquée en façade, de plan rectangulaire et à deux étages, est composé d’un avant-corps central carré surmonté d’un fronton monumental et flanqué de deux ailes aux toits à croupes. L’édifice étant conçu selon le plan type développé par Rubidge pour tous les palais de justice du Bas-Canada, il est à l’origine prévu que celui-ci soit agrandi grâce à l’ajout d’ailes latérales sur les côtés ou à l’arrière.

Le rez-de-chaussée loge les services judiciaires et les bureaux de district, tandis que l’étage abrite, au centre, la grande salle du tribunal, la salle des jurés, de même que les bureaux des juges et des avocats. La prison et le logement du geôlier, situés du côté droit, disparaîtront plus tard. En 1883, le ministère des Travaux publics fait construire une aile additionnelle résistante au feu pour le greffe. En 1887, le gouvernement cède le terrain situé à l’arrière du palais de justice afin d’en faire un parc public. En 1967, le ministère de la Justice fait construire une nouvelle annexe du côté ouest dans le but d’y ajouter une salle d’audience. Entre 1992 et 1994, le palais de justice est complètement rénové et agrandi afin de mieux répondre aux nouveaux besoins judiciaires. Il compte aujourd’hui six salles d’audience.

Depuis plus de 150 ans, il sert de palais de justice et son authenticité matérielle est excellente. Il a conservé tous les éléments originaux de son parement et de son ornementation. Le palais de justice constitue l’un des meilleurs exemples d’architecture néoclassique en pierre dans la région de Saint-Jean-sur-Richelieu.

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Les éléments associés à la valeur patrimoniale du palais de justice de Saint-Jean-sur-Richelieu sont les suivants :

• Son emplacement au cœur du centre-ville, à proximité du centre administratif historique de la ville et de la rivière Richelieu;
• Son volume initial, dont le corps de plan rectangulaire composé d’un avant-corps central flanqué de deux ailes et l’élévation de deux étages;
• Ses éléments néoclassiques, dont le fronton triangulaire, le parement en pierre de taille à bosselage, le soubassement en pierre légèrement saillante, le chaînage d’angle, la corniche, le cordon en pierre marquant la division entre les étages, les chambranles du corps central, de même que les impostes cintrées et vitrées des fenêtres du deuxième étage en façade avant;
• Ses fenêtres à guillotine d’origine, rectangulaires et cintrées, à 12 ou 18 carreaux, ainsi que leurs divisions, leurs proportions et leurs couleurs;
• Son harmonie avec le nouveau pavillon contemporain du palais de justice, à l’arrière, qui reprend la volumétrie et le gabarit du bâtiment patrimonial.

BARBE, Raoul P. Les palais de justice du Québec, Éditions Yvon Blais, Cowansville (Québec), 2013, 440 pages.

CARTER, Margaret. Les premiers palais de justice au Canada, Parcs Canada, Hull (Québec), 1983.

GIROUX, André. Les palais de justice de la province de Québec de ses origines au début du vingtième siècle, Travail inédit numéro 294, Parcs Canada, 1977.