Palais de justice de Havre-Aubert

Le palais de justice de Havre-Aubert, construit entre 1966 et 1967, est situé à l'extrémité sud-est de la municipalité des Îles-de-la-Madeleine. Ce petit bâtiment de deux étages, longtemps considéré comme le chef-lieu des Îles, en est le seul point de services judiciaires.

Érigé sur une charpente de béton, le volume rectangulaire possède une petite avancée à l'avant faisant office de marquise d'entrée, mais sa présence est davantage symbolique, signalant à l’observateur la position de la salle d’audience criminelle.

Entièrement construite de briques beiges, de deux tons, l'enveloppe comporte peu de détails architecturaux significatifs. Les fenêtres en meurtrière rythment les façades avant et arrière, alors que les façades latérales sont plus sobres.

Le quartier cellulaire ainsi que les services mécaniques sont situés au sous-sol. Le rez-de-chaussée regroupe les services judiciaires tels que le greffe et les salles d'entrevue. On retrouve, à l'étage, la salle d'audience criminelle, les bureaux de la magistrature et les salles de rencontre. Deux escaliers, disposés de part et d'autre de la salle d'audience centrale, desservent les étages supérieurs.

Le bâtiment fait état d'une détérioration accélérée, résultant du climat agressif particulièrement salin et venteux des Îles-de-la-Madeleine. Des rénovations majeures effectuées entre 2010 et 2012 ont eu pour objectif de prolonger la durée de vie de l'enveloppe et des systèmes mécaniques pour au moins 10 ans, afin d'évaluer son potentiel de conservation et de transformation.

Aucun

Les éléments associés à la valeur patrimoniale du palais de justice de Havre-Aubert sont les suivants :

• Son style architectural moderne, qui témoigne de l'évolution de l'architecture institutionnelle québécoise au cours de la seconde partie du XX^e siècle;
• Sa volumétrie rectangulaire qui s'anime au moyen d'une avancée au centre du bâtiment, celle-ci signale la présence de la salle d’audience criminelle et agit comme marquise d'entrée créant un jeu de volumes dynamique, participant à la composition architecturale de l’ensemble;
• Sa matérialité contemporaine, dépouillée de toute ornementation et mettant l'emphase sur le rythme des ouvertures au moyen de longues fenêtres en meurtrière;
• Sa structure en béton exposée sous la marquise et en toiture qui ajoute rythme et finesse au volume de la façade principale et qui contribue au jeu d'ombres.

DBARBE, Raoul P. Les palais de justice du Québec. Cowansville (Québec), Éditions Yvon Blais, 2013. 440 pages.

SIQ (DESGP Québec). Profil d'immeuble du 405, chemin d'En Haut, Île-du-Havre-Aubert, 14 octobre 2010. 90 pages.