Édifice Jean-Jacques-Bertrand

Construit entre 1859 et 1862 par le département des travaux publics, sous la supervision de l’architecte Frederick Preston Rubidge, le palais de justice de Cowansville est au nombre des bâtiments ayant façonné le paysage judiciaire québécois au milieu du XIX^e siècle. Seul modèle réalisé en brique, ce qui lui confère un statut d’autant plus important, l’édifice témoigne de l’histoire et du développement de la région de Brome-Missisquoi.

Les plans des nouveaux palais de justice, dont celui de Cowansville, sont à cette époque confiés au département des travaux publics afin que les erreurs, jadis commises lors de la construction des palais de justice de Montréal et de Sherbrooke, ne soient pas répétées.

Ces plans types, qui prévoient les dimensions, les matériaux, le style marqué par le fronton central d’inspiration classique ainsi que la disposition intérieure, permettent de décentraliser rapidement les points de service de la justice dans les districts, et ce, à faible coût.

Contrairement aux plans prévus par Rubidge en 1859, le palais de justice de Cowansville est construit en brique d’argile en raison du manque de pierre de taille de qualité dans la région.

Le gouvernement a fait ajouter une nouvelle aile à l’édifice en 1874, conçue par l’architecte Pierre Gauvreau. Terminée en 1875, cette aile est destinée aux archives. En 1894, le département des travaux publics du Québec, sous Elzéar Charest, prépare les plans pour une annexe à la prison existante, qui sera construite en maçonnerie de pierre brute.

Lors de la restauration majeure de l’édifice en 1995, seuls les murs de deux façades sont conservés. La partie restante de l’immeuble est démolie, notamment en raison de son instabilité et de la présence de moisissures.

Le palais de justice, restauré entre 2007 et 2009 par la Société québécoise des infrastructures, est renommé « édifice Jean-Jacques-Bertrand » en l’honneur de l’ancien premier ministre québécois.

Municipal
Inclus au plan d’implantation et d’intégration architecturale et au programme particulier d’urbanisme de la rue Principale, ainsi qu’à l’inventaire patrimonial de la ville de Cowansville.

Le palais de justice de Cowansville est un témoin important de l’histoire et du développement de la région de Brome-Missisquoi, ainsi qu’un élément de premier plan dans l’histoire judiciaire des Cantons de l’Est. Bon nombre de ses caractéristiques architecturales et historiques en font un bâtiment d’exception à conserver et à mettre en valeur, notamment :

• sa valeur patrimoniale authentique liée à sa présence dans le village de Sweetsburg, à la jonction des villages de Nelsonville et de Brome;
• la signature architecturale de Rubidge, du département des travaux publics, laquelle dicte sa volumétrie, son système de construction, l’organisation de ses pièces, de même que la matérialité des bâtiments judiciaires;
• sa volumétrie principale rectangulaire, qui dissimule deux ailes à l’arrière, ajoutées au fil des ans;
• son style architectural néoclassique, marqué par un gigantesque fronton d’inspiration classique, un corps de bâtiment symétrique dont la partie centrale est légèrement avancée par rapport aux ailes, et une ornementation traditionnelle;
• sa toiture à deux versants métalliques, accentuée par le fronton au centre, qui divise le bâtiment en deux;
• son organisation intérieure très ordonnée, dictée par la position des murs porteurs et de la salle d’audience à l’étage.

DGIROUX, André. Inventaire des bâtiments historiques du Canada – Palais de justice de Cowansville, décembre 1976, 11 pages.

SOCIÉTÉ IMMOBILIÈRE DU QUÉBEC. Programme de construction, Volume 1, Palais de justice de Cowansville, novembre 2007, 106 pages.