Édifice Jean-Baptiste-De La Salle

Les édifices Jean-Baptiste-De La Salle et Thaïs-Lacoste-Frémont forment un ensemble architectural au cœur du quartier du Vieux-Québec, à l’angle des rues Pierre-Olivier-Chauveau et Cook, à l’arrière de l’îlot de l’hôtel de ville. Composé de trois bâtiments construits à des époques différentes, l'édifice Jean-Baptiste-De La Salle témoigne de l’évolution architecturale de la ville de Québec.

L’aile de la rue Cook, construite vers 1892, est rehaussée d’un étage en 1916, selon les plans des architectes Tanguay et Lebon, afin de satisfaire aux besoins de l’académie des sciences commerciales, dont le nombre d’étudiants ne cesse de croître. L’aile sur la rue Chauveau est constituée d’une structure métallique de cinq étages en 1916 par les mêmes architectes, abritant alors le noviciat (pensionnat) pour le compte des Frères des écoles chrétiennes.

Le rez-de-chaussée comprend une grande salle de spectacle avec une scène et un gymnase double hauteur, séparés par un escalier monumental qui dessert tous les étages depuis le vestibule principal de l’édifice. Bien que le hall existe toujours, la double hauteur du gymnase a été bouchée par la construction d’un plancher lors de la prise de possession par le gouvernement du Québec en 1960. En 1938, les deux bâtiments sont unis par une construction à l’angle des rues Cook et Chauveau, dont la signature est assurée par les architectes Lacroix et Drouin de Québec. À l’époque, un grand dôme octogonal surmontant la tour d’angle s’élève dans le paysage de Québec (l’année de sa disparition demeure néanmoins inconnue).

En 1960, le gouvernement du Québec procède à l’enlèvement des balcons du noviciat et au percement d’une porte cochère à proximité de la tour d’angle. En 2000, la Société québécoise des infrastructures procède à la réfection complète du bâtiment en corrigeant sa maçonnerie, en rétablissant l’entrée située au 10, rue Chauveau, et en rénovant l’ensemble de ses aménagements intérieurs ainsi que ses ascenseurs. La composition néoclassique du pensionnat et de la tour d’angle est très distinctive de l’architecture institutionnelle à l’origine de la construction de plusieurs bâtiments gouvernementaux. L’architecture sobre de l’aile Cook témoigne d’une évolution marquée au niveau local vers un style inspiré des courants européens, particulièrement en vogue au tournant du siècle.

Provincial
Situé dans un site patrimonial (arrondissement historique du Vieux-Québec, 1964-05-06)

Les éléments caractéristiques de l’ancien pavillon des sciences commerciales liés à ses valeurs historiques et architecturales comprennent :

• la volumétrie générale du complexe, qui comprend le pavillon C s’élevant sur la rue Cook, le pavillon B sur la rue Pierre-Olivier-Chauveau, la tour d’angle qui unit ces deux bâtiments ainsi que la tour moderne A qui occupe le centre de l’îlot urbain;
• la composition tripartite classique qui divise le bâtiment horizontalement selon les activités initiales académiques et se termine par un retour imposant du parapet en cuivre;
• l'agencement rythmé de la fenestration rectangulaire, qui anime les façades de pierre calcaire;
• l’agencement entre l’ornementation en pierre et la fenestration abondante du campanile angulaire au coin des rues Cook et Chauveau, jadis coiffé d’un dôme en cuivre, signal architectural fort dans le paysage de la ville;
• le hall d’entrée du 10, rue Chauveau, ouvert sur deux niveaux, richement orné et adjacent à l’escalier en bois existant;
• la volumétrie, les finis architecturaux et les boiseries de l’entrée du 20, rue Chauveau.

NOPPEN, Luc, PAULETTE, Claudette, TREMBLAY, Michel. Québec, trois siècles d’architecture, Québec, Éditions Libre Expression, 1979, xi, 440 pages.

LEBEL, Jean-Marie. Québec 1608-2008 : Les chroniques de la capitale, Québec, Les presses de l’Université Laval, 2008.

VILLE DE QUÉBEC. Regards sur l’architecture du Vieux-Québec, Québec, Ville de Québec, 1986, 124 pages.