​École des Beaux-arts

Adresse principale
3450, rue Saint-Urbain, Montréal

Autres noms
Ancienne école des beaux-arts de Montréal, Annexe du Pavillon des arts de l'UQAM, École d'architecture de Montréal

Usage actuel (patrimonial)
Édifice à bureaux (établissement d'enseignement spécialisé)

Années de construction / agrandissements
1922-1923 / 1928, 1958, 1972

Année de restauration majeure
1989

Description

L'École des Beaux-arts de Montréal, fondée en 1922 grâce à la Loi créant les écoles des beaux-arts de Québec et de Montréal sous le gouvernement d'Athanase David, visait à favoriser le développement des beaux-arts dans la province de Québec avec la fondation d’une école à Montréal et une autre à Québec.

L'École commença ses activités en novembre 1923 sous la direction d'un artiste français invité, le peintre Emmanuel Fougerat, venu de Nantes pour organiser l'École de Montréal. Plusieurs professeurs émérites se sont joints au nouveau corps professoral, dont E. Dyonnet (membre de l'Académie royale du Canada), Alfred Laliberté (sculpteur), Jules Poivert (architecte), Aristide Beaugrand-Champagne (architecte) et Albert La Rue (architecte). Le cursus académique touchait principalement la peinture, les dessins artistiques, l'architecture, l'histoire de l'art et de l'architecture ainsi que la géométrie descriptive. Plusieurs artistes québécois célèbres ont étudié dans cette école. Paul-Émile Lemieux, Maurice Payette et Paul-Émile Borduas figurent dans cette première promotion prometteuse.

L'édifice a été érigé par l'entrepreneur Collet et Frères ltée et est l’œuvre des architectes Jean-Omer Marchand et Ernest Cormier. L'entrée principale, soulignée par une baie de portique monumentale surmontée d'une imposante clé de voute, est la principale ornementation de la façade sur la rue Saint-Urbain. Cette façade est la seule à posséder une valeur patrimoniale significative. Complété par l'imposante base en granite moulurée, le bandeau délimite les étages en façade. La toiture est ceinturée par une corniche en pierre largement proéminente, dotée de gros denticules. Les façades latérales, dépourvues d'ornementation, n'ont aucune valeur patrimoniale. La façade arrière comprend plusieurs fenêtres asymétriquement disposées. L’ensemble des ouvertures relève principalement de l’aspect fonctionnel et ne présente, par conséquent, aucun intérêt particulier.

Le hall d’honneur constitue l’espace intérieur le plus important et est classé par son statut de protection municipal. L’ornementation en marbre est remarquable dans cette pièce voutée se terminant par des murs cintrés à chaque extrémité. L’encadrement détaillé des portes, accompagné du lustre monumental, confère un cachet particulier au hall.

Statut patrimonial

Municipal
Immeuble de valeur patrimoniale exceptionnelle (secteur Mont Sainte-Famille)

Provincial
Aire de protection de la maison William-Notman

Historique des interventions

AnnéeIntervention
2000Réfection de la toiture
1989Réaménagement intérieur complet et ajout de trois escaliers d'issue extérieurs pour le Conseil des arts
1980Réaménagement intérieur pour les espaces administratifs du Conseil administratif
1959Agrandissement du troisième étage pour loger de nouvelles classes
1947-1950Ajout d'un étage entre le rez-de-chaussée et le premier étage

Valeur patrimoniale

L'École des Beaux-arts regorge d'éléments caractéristiques à haute valeur architecturale et historique, comprenant notamment :

  • le symbolisme du premier lieu dédié à la création au début des années 1920 et sa contribution à l'essor de l'art québécois;
  • la façade principale grandiose et son portail monumental de style Beaux-arts alliant la symétrie, au rythme et à l'élégance d'une école classique;
  • l'ensemble des détails architecturaux d'exception dont la baie de portique monumentale retenue par une clé de voute en marbre, les consoles et la corniche à dentillons ainsi que la richesse des matériaux qui témoigne de l’attention de Cormier et de Marchand dans la création d’une œuvre digne d’accueillir une école de renom;
  • le hall d'honneur remarquable, orné de bustes en bronze (aujourd’hui disparus) et les encadrements des portes du hall.

Études et ouvrages de référence

Répertoire d'architecture traditionnelle sur le territoire de la communauté urbaine de Montréal, Architecture civile, vol. 2, Les édifices scolaires. Montréal, Communauté urbaine de Montréal, Service de la planification du territoire, 1980. 319 pages.

PÉRUSSE, Johanne. J.-O. Marchand, premier architecte canadien diplômé de l'École des beaux-arts de Paris, et sa contribution à l'architecture de Montréal au début du vingtième siècle. Concordia University, 1999. 209 pages.

PINARD, Guy. « Montréal, son histoire, son architecture », Tome 4. Montréal, Éditions du Méridien, 1991. 504 pages.