Conservatoire de musique du Saguenay

Le conservatoire de musique du Saguenay, situé à Chicoutimi, fut construit entre 1950 et 1951 par l'architecte Gascon et l'entrepreneur Euclide Perron. Malgré la construction d'un premier palais de justice en 1862, reprenant l'aménagement élaboré par F.P. Rubidge pour les palais de justice du Bas-Canada, le manque de superficie et d'efficacité amène le gouvernement Godbout de 1944 à démolir le bâtiment afin d'en construire un plus moderne. Les tribunaux siègent temporairement à l'Hôtel de Ville durant cette période.

Le nouveau palais de justice, considéré à l'époque comme l'un des plus beaux du Québec, est situé sur les fondations de celui érigé en 1862. Le sous-sol est réservé aux archives, à la prison et aux espaces de chaufferie. Le rez-de-chaussée loge les services judiciaires publics, alors que les deux étages supérieurs sont occupés par les salles d'audience et les bureaux des juges et procureurs. En 1981, d'importants travaux de rénovation sont effectués dans le palais de justice afin d’améliorer la fonctionnalité des salles d'audience.

En 1987, le district judiciaire de Saguenay, alors en pleine croissance en raison des activités industrielles de la région, demande au gouvernement de construire un nouveau palais de justice. Le Conservatoire de musique de Saguenay commence à occuper l'ancien palais de justice l'année suivante et y loge toujours ses activités. Le style Art déco du bâtiment, très sobre et prestigieux, est caractéristique des édifices gouvernementaux de l'époque. Les plaques de pierre naturelle, mariées aux pierres de taille à bossage, sont agrémentées par de grandes fenêtres, reliées par des panneaux tympans en aluminium. Un encadrement en pierre ainsi qu'une mince corniche à denticules, complètent l'allure monolithique de ce bâtiment institutionnel.

Aucun

Les éléments associés à la valeur patrimoniale de l'édifice du Conservatoire de musique de Saguenay sont les suivants :

• Son style architectural Art déco, qui témoigne de l'évolution de l'architecture institutionnelle québécoise au cours de la seconde partie du XX^e siècle;
• Sa volumétrie linéaire et monolithique, qui s'anime grâce au jeu des plaques de pierre lisse et aux pierres de taille à bossage;
• Son entrée principale marquée par un volume distinctif facilement identifiable, recouvert d'un parement de pierre grise légèrement en saillie par rapport aux deux ailes latérales plus basses;
• Son revêtement extérieur contemporain en plaques de pierre dépouillé de toute ornementation et mettant l'accent sur le rythme entre les ouvertures, les jeux de textures et sur quelques éléments de décoration plutôt discrets et sobres;
• Sa fenestration rythmée et abondante dans le bloc principal, ses panneaux tympans et les proportions de l’ensemble;
• La fenestration plus régulière des ailes latérales.

BARBE Raoul P. Les palais de justice du Québec. Québec, Éditions Yvon Blais, 2013. 440 pages.