Palais de justice de Ville-Marie

Le palais de justice, situé en bordure de la rue Saint-Gabriel Nord et conçu par l’architecte montréalais Ludger Venne, est l'un des beaux exemples d'Art déco nord-américain. La sobriété de son ornementation, grâce à un jeu de bas et de hauts-reliefs symbolisant la justice, ajoute un caractère serein au bâtiment. Le parapet est coiffé des armoires de la province de Québec, surplombant l'escalier monumental menant à l'entrée principale du bâtiment. Entièrement fait en brique et en pierre calcaire, le bâtiment se distingue par ses lignes épurées et ses détails subtils. L'intérieur, dessiné selon la grande symétrie de l'édifice, organise les espaces de part et d'autre d'un long couloir qui menait à l'époque jusqu'à la prison régionale. À l'étage, on retrouve toujours les trois salles d'audience originales qui sont distribuées autour d'un petit hall.

Le palais de justice de Ville-Marie comprenait aussi à l'origine une prison régionale pouvant accueillir vingt-quatre détenus. Il abritait également deux cachots, trois salles communes pour les activités, quatre salles pour les gardiens, un service de restauration, une buanderie, une infirmerie, une chapelle et un parloir. Cependant, cette prison a été démolie en 1974 pour déplacer la prison vers la prison régionale de justice de Rouyn-Noranda, construite en 1954, à proximité du palais de justice. Malgré cette démolition, le palais de justice est demeuré un élément actif au sein de la région.

Entièrement construit en béton, il a été rénové au début des années 1990 afin de le rendre conforme aux nouveaux besoins en matière de services judiciaires. Il loge toujours les Chambres civiles, criminelles et pénales, en plus d'accueillir la Cour de la jeunesse et la Cour supérieure du Québec. De plus, les bureaux de la publicité des droits y ont toujours des locaux. La Société d'histoire du Témiscamingue conserve les archives historiques de la région au sous-sol de l'édifice.

Aucun

Le palais de justice de Ville-Marie regorge d'éléments architecturaux d'une haute valeur architecturale et historique, comprenant notamment :

• l'influence significative qu'occupe le palais de justice dans la sphère judiciaire à travers l'histoire régionale de l'Abitibi;
• la volumétrie du bâtiment, largement inspirée de l'architecture Art déco et d'avant-garde moderne, renfermant une organisation interne efficace, distribuant l'ensemble des espaces en symétrie le long d'un large corridor central;
• la constance dans le rythme des ouvertures dans les façades et la mise en scène d'un caractère institutionnel fort, à travers la rigidité de la volumétrie;
• les détails discrets des hauts et bas-reliefs qui ornent la façade principale;
• la qualité des espaces publics intérieurs, plus particulièrement du hall, des escaliers, éclairés par un puits de lumière.

DESJARDINS, Gilles. Le droit du Pontiac au Témiscaminque à l'Abitibi, 1840-2002, L'ABC de l'édition, Rouyn-Noranda, 158 pages.