Palais de justice de Montréal

Adresse principale
1, rue Notre-Dame Est, Montréal

Autres noms
« Nouveau » palais de justice de Montréal

Usage actuel (patrimonial)
Palais de justice (idem)

Années de construction
1963-1966, 1968-1971

Années de restauration majeure
2002-2006

 

Description

Construit entre 1967 et 1971, le quatrième palais de justice de Montréal bouleverse le paysage montréalais par sa volumétrie imposante et son style moderne et international, en contrastant avec son environnement bâti. Le projet est amorcé par le gouvernement libéral de Jean Lesage au début des années 1960. René Lévesque, alors ministre des Travaux publics, planifie un plan quinquennal de construction d'édifices gouvernementaux dans lequel le nouveau palais de justice s'inscrit. Maintes fois contesté par les architectes québécois, le concept final du palais de justice est réalisé par la firme montréalaise David et Boulva en 1967.

Le choix s'arrête finalement sur une tour de vingt étages, scindée en deux bandes, qui s'élève sur la rue Saint-Antoine, alors qu'un socle de quatre niveaux façonne la rue Notre-Dame Est dans l'arrondissement historique du Vieux-Montréal. La construction du palais de justice moderne pousse le gouvernement du Québec à créer la Commission Viger afin de protéger le Vieux-Montréal et à étendre l’arrondissement historique du Vieux-Montréal jusqu’à la rue Saint-Antoine, permettant ainsi d’agrandir le secteur patrimonial du Vieux-Port.

Construit avec une ossature de béton armé, le nouveau palais de justice de Montréal est moderne. Lors de son ouverture, il loge les cours criminelles et civiles de première instance et la Cour d'appel. Jusqu'à 1 400 personnes viennent y travailler tous les jours. De style international, sa monumentalité suggère d'emblée son caractère institutionnel. Seule la signalisation en lettres métalliques indique la fonction de ce gigantesque bâtiment. La matérialité recherchée fait office d'ornementation. La centralisation du système judiciaire est surprenante et particulièrement efficace pour l'époque. Situé à proximité des édifices Lucien-Saulnier et Ernest-Cormier, il marque l'entrée du Vieux-Port par son caractère austère, digne d'un édifice judiciaire.

Le palais de justice fait aujourd'hui partie intégrante du paysage montréalais. Une étude attentive de cet édifice permet d'apprécier les qualités urbaines intrinsèques à l'espace moderne qui le caractérisent. Plusieurs détails soignés et discrets font de ce bâtiment un des plus représentatifs de l’histoire de l’architecture moderne de Montréal, dont la reprise des meneaux du mur rideau en « T » du Seagram Building de Mies Van Der Rohe ou de la Tour de la Bourse de Moretti et Nervi ainsi que la création d’un parvis couvert autour de l’édifice sur la rue Saint-Laurent, la rue Notre-Dame et l’Allée des huissiers.

Statut patrimonial

Municipal
Secteur de valeur patrimoniale exceptionnelle, Vieux-Montréal

Provincial
Site patrimonial de Montréal (arrondissement historique du Vieux-Montréal, 1964-05-09)

Historique des interventions

AnnéeIntervention
2013-2015Projet de sécurisation du palais de justice et transformation de la salle des pas perdus
2011Accessibilité sans obstacles du palais de justice de Montréal
2006Rénovation majeure de l'enveloppe et du mur rideau
2002-2005Rénovation majeure des espaces publics intérieurs et des salles d'audience
1998-1999Aménagement paysager extérieur

Valeur patrimoniale

Le palais de justice de Montréal fait partie du patrimoine culturel moderne montréalais. Plusieurs éléments méritent d'être cités pour leurs qualités exceptionnelles :

  • L'utilisation de nouveaux matériaux contemporains nobles, dont le béton armé, les murs-rideaux ornementaux en aluminium, les panneaux de granit poli et le verre coloré;
  • La construction d'un parvis dégagé à l'avant du bâtiment et de larges trottoirs autour offrant aussi la possibilité de circuler sur tout le site par l'extérieur et d'avoir accès à toutes les entrées;
  • La marquise d'entrée sur la rue Notre-Dame, face au Vieux-Port, qui couvre un rez-de-chaussée perméable et transparent;
  • La salle des pas perdus, publique, dans l'atrium du troisième étage au niveau de la rue Notre-Dame, ornée de deux gigantesques lampadaires, symbolisant l'accessibilité publique et la transparence sociale de la justice.
     

Ce palais de justice de style international est l'un des plus représentatifs du mouvement moderne, réalisé par des architectes québécois.

Études et ouvrages de référence

D. DOUCET, C. GALLANT, S. MANKOWSKI et F. VANLAETHEM. Sur les traces du Montréal Moderne et du domaine de l'Estérel. CIVA, Bruxelles, 2010.