Palais de justice de Montmagny

À la suite de la division du Bas-Canada en 19 districts judiciaires, la ville de Montmagny est nommée chef-lieu en raison de sa localisation stratégique au cœur du nouveau district juridique éponyme. Le palais de justice, de style néoclassique, correspond parfaitement au plan dessiné par l’architecte F.P. Rubidge qui s'inspira du palais de justice d'Aylmer, prévoyant un avant-corps de plan carré surmonté d'un toit à deux versants créant un fronton monumental à l'avant. L'avant-corps, souligné par deux chaînes d'angle en pierre de taille, est flanqué de deux ailes en retrait avec une toiture à croupes, permettant ainsi une expansion par l'ajout de nouveaux espaces en annexe de part et d'autre du palais de justice.

À l'époque, le rez-de-chaussée du palais logeait les services judiciaires et les bureaux du district alors qu'on retrouvait la grande salle d'audience et les bureaux de la magistrature à l'étage. Les ouvertures, rectangulaires au rez-de-chaussée et à arc cintré à l'étage, sont soulignées par des éléments décoratifs en pierre. L'entrée principale est soulignée au moyen d'un portail en pierre sculptée, sis au-dessus de l'entrée principale.

En 1919, le palais de justice est agrandi à l'extrémité gauche avec une aile reprenant les mêmes caractéristiques que le bâtiment patrimonial. En 1956, l'aile droite est agrandie sans reprendre la forme et la disposition des fenêtres, brisant ainsi l'harmonie de la façade principale.

Le gouvernement du Québec décide de moderniser le palais de justice en 2012 en le rénovant complètement et en l'agrandissant considérablement. Les ailes construites en 1919 et en 1957 sont démolies pour mettre en valeur le bâtiment d'origine de 1862 et sont remplacées par une annexe contemporaine alors que le corps central est conservé et réaménagé. Ce palais de justice, dont l'inauguration a eu lieu à l'automne 2014, reste un exemple représentatif des palais de justice conçus par Rubidge, plus spécifiquement aujourd’hui pour les détails architecturaux qui composent sa façade principale.

Aucun

Les éléments clés du palais de justice de Montmagny liés à ses valeurs historique et architecturale comprennent, notamment :

• sa situation au cœur de la municipalité et du district judiciaire de Montmagny, le long de la rue du Palais-de-Justice, non loin de la rivière du Sud;
• son implantation au cœur de l'îlot qui permet d'offrir un recul important sur l'ensemble de ces façades, et ainsi mettre l'emphase sur la place qu’occupait ce type d'architecture public dans la seconde partie du XIX^e siècle;
• son volume initial, dont le corps de plan rectangulaire est composé d'un avant-corps central flanqué d'un toit à deux versants et de deux ailes;
• l'élévation de deux étages et de ses éléments néoclassiques, dont le fronton triangulaire, le parement en pierre de taille à bosselage, le soubassement en pierre légèrement saillante, les chaînages d'angle, la corniche, le cordon en pierre marquant la division entre les étages, les chambranles du corps central, les impostes cintrées et vitrées des fenêtres du deuxième étage en façade avant;
• ses fenêtres à guillotine, rectangulaires et cintrées, à 12 ou 18 carreaux (disparues aujourd’hui);
• les détails (moulures à dentillons avec incrustation de dorures) du plafond en plâtre de la salle d'audience principale, aujourd'hui recouverte d'un plafond suspendu (toujours présent avant les travaux d’agrandissement).

BARBE, Raoul P. Les palais de justice du Québec. Cowansville (Québec), Éditions Yvon Blais, 2013. 440 pages.

CARTER, Magaret. Les premiers palais de justice au Canada. Hull (Québec), Parc Canada, 1983.

VALLIÈRES, Anne et François DUFAUX. Étude d'intégration patrimoniale et urbaine du palais de justice de Montmagny, Québec (Québec), juin 2009. 131 pages.