Palais de justice de Mont-Laurier

Construit par l'architecte québécois Elzéar Charest oeuvrant au ministère de la Colonisation et des Travaux publics, le palais de justice est une institution au cœur de l'histoire de Mont-Laurier en tant que chef-lieu judiciaire depuis 1911. La construction de l'édifice représente une étape importante dans l‘évolution de l'ancien village de Rapide-de-l'Orignal. Comme premier édifice d'importance à expression néoclassique, style particulièrement prisé des architectes de l'époque pour les bâtiments civils, le palais de justice de Mont-Laurier a joué un rôle symbolique par sa position dans le paysage régnant sur la ville depuis son promontoire naturel. Il forme, avec la cathédrale et l'ancien séminaire, un triangle visuel fort mettant en scène ces bâtiments publics qui donnent sens à la place qu'ils ont occupée et continuent d'occuper dans l'histoire du village et l'imaginaire des citoyens.

La typologie est très représentative de l'image projetée par l'institution québécoise à l'époque. Le parement extérieur est fait en pierres à bossage pour la base et en briques écossaises pour le haut des murs, ce qui est distinctif pour l’époque. Cette démarcation des matériaux, des couleurs et des textures est notable pour une institution telle qu’un palais de justice. Cette approche était utilisée davantage dans les projets de grande demeure ou de domaine privé. La valeur patrimoniale du bâtiment résulte de sa lisibilité dans ses mises en scène remarquables, dont les hauts frontons de la toiture principale et leur traitement architectural formant une composante caractéristique de l'édifice.

Le palais de justice de Mont-Laurier ne possède pas de statut patrimonial spécifique. Il fait toutefois partie du plan de revitalisation de la rue de La Madone.

Aucun

Le palais de justice de Mont-Laurier est un témoin important de l'histoire judiciaire de la région. Construit par le ministère des Travaux publics, il représente une typologie distincte des palais de justice de l'époque. La qualité architecturale indéniable de ce bâtiment permet de citer de nombreux éléments significatifs qui en font un bâtiment d'exception à conserver et à mettre en valeur, notamment :

• son implantation en retrait de la rue de la Madone, laissant place à un important parterre qui constituait à l'époque une place de rencontre lors des célébrations de la ville et qui, aujourd'hui, permet une mise en valeur du bâtiment par un aménagement paysager unique et minimaliste;
• sa volumétrie symétrique et rectangulaire dégageant deux ailes légèrement avancées qui affirment leurs frontons respectifs et qui sont reliées par une marquise d’un étage soulignant l’entrée principale;
• la typologie utilisée par Elzéar Charest qui est représentative de l'architecture institutionnelle québécoise de l'époque;
• sa toiture à deux versants en tôle à baguette, laissant apparaître deux gigantesques frontons de part et d'autre de la façade qui constituent des éléments significatifs du bâtiment dans le paysage de Mont-Laurier;
• sa disposition intérieure symétrique qui s'organise de part et d'autre de l'axe central, très typique de l'architecture rationnelle néoclassique.

SOLAND, Peter. Étude d'intégration patrimoniale du palais de justice de Mont-Laurier, Montréal, 2002, 12 pages.