Palais de justice de La Malbaie

Le palais de justice de La Malbaie est un exemple exceptionnel d’édifice gouvernemental de style néoclassique qui a marqué les constructions pendant la seconde partie du XIX^e siècle. Construit de 1859 à 1863 par le gouvernement du Canada-Uni, pour le village de l’Industrie, il est l’un des quelque 28 palais de justice érigés au Bas-Canada lors de la création des districts judiciaires. Le palais de justice de La Malbaie est conforme au plan normalisé de l’architecte du ministère des Travaux publics du Canada-Uni, F. P. Rubidge, qui a été utilisé pour 14 palais construits entre 1859 et 1863.

Les locaux destinés au public, comme le greffe et les services juridiques, étaient situés au rez-de-chaussée, donnant dans un hall majestueux qui distribuait l’ensemble de l’édifice. À l’étage supérieur, on retrouvait une salle d’audience dans la partie centrale, flanquée d’une salle des jurés d’un côté et de pièces pour les juges, les avocats et les petits jurys de l’autre. À l’étage du corps central, on avait aménagé des bureaux. L’aile arrière du côté gauche, servant de prison, était divisée en cellules et reliée au bâtiment par des escaliers. En raison de la faible densité de population, l'aile formant la prison ne comptait qu'un seul étage au lieu des deux étages prévus initialement par le plan de Rubidge.

Le palais de justice a été agrandi pour une première fois en 1929 afin d'y ajouter un logement pour le geôlier, à l'extrémité nord. Une restauration a aussi été amorcée pour moderniser le palais de justice. Trente ans plus tard, l'aile sud du bâtiment principal est agrandie à l'arrière avec une annexe de trois étages. L'architecte Blaise Marchand du service des immeubles procède par la même occasion à un réaménagement complet de l'intérieur de l'édifice original. De plus, la prison est désaffectée lors de ces travaux. En 1978, une cage d’escalier est ajoutée à l’aile du geôlier à l’arrière du bâtiment.

Aucun

Les éléments associés à la valeur patrimoniale du palais de justice de La Malbaie sont :

• Sa conception néoclassique, manifeste dans la symétrie de la partie originale, la façade principale à fronton en saillie, l’articulation nette du rez-de-chaussée et de l’étage grâce à un fenêtrage distinctif et à des étages de hauteur différente, l’utilisation d’ouvertures rectangulaires au rez-de-chaussée et d’ouvertures arquées avec clés de voûte à l’étage, le toit à pente faible, l’entrée centrale flanquée de pilastres et surmontée d’un entablement massif, et les fenêtres à guillotine six sur six;
• Les éléments d’origine qui subsistent et qui ont trait au rôle public de l’édifice, notamment la grande qualité de la maçonnerie et l’échelle imposante;
• Les éléments associés à l’utilisation de l’édifice comme palais de justice, bureau d’enregistrement et prison au milieu du XIX^e siècle, notamment les vestiges du plan, des finis et de l’ameublement d’origine. 

DBARBE, Raoul P. Les palais de justice du Québec, Éditions Yvon Blais, Cowansville (Québec), 2013, 440 pages.

DUFOUR, Jacques. Le palais de justice de La Malbaie, Revue d'histoire de Charlevoix, n^o 38, novembre 2001, p.2.

GIROUX, André. Inventaire des bâtiments historiques du Canada - Palais de justice de Cowansville, décembre 1976, 11 pages.