​Édifice Marie-Guyart

Adresse principale
675, boulevard René-Lévesque Est, Québec

Autres noms
Complexe G, Édifice G

Usage actuel (patrimonial)
Immeuble de bureaux (idem)

Années de construction
1967-1972

Année de restauration majeure
2010

Description

Construit entre 1967 et 1972, l’édifice Marie-Guyart, souvent désigné sous le nom de Complexe G, est composé de quatre blocs : la tour, qui totalise 31 étages (bloc 1), l’aile Saint-Amable (bloc 2), l’aile Louis-Alexandre-Taschereau (bloc 3), ainsi que l’aile René-Lévesque (bloc 4). Toutes les ailes sont reliées à la tour par le stationnement souterrain de quatre niveaux et par la terrasse extérieure, laquelle est créée par l’emplacement des ailes au pourtour du quadrilatère.

Réalisé par les architectes Fiset, Deschamps & Bartha, du pavillon des sciences humaines de l’Université Laval, l’édifice Marie-Guyart accueille nombre de ministères, dont celui de l’Éducation, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, ainsi que du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques.

Les esquisses d’origine (1965) prévoient un bâtiment de quatre tours de 22 à 25 étages. Quatre ans plus tard, deux autres tours sont prévues sur la colline Parlementaire en vue de remplacer des édifices démolis; celles-ci ne seront jamais construites. L’édifice Marie-Guyart, ainsi nommé en l’honneur de Marie de l’Incarnation (née Marie Guyart), est le plus haut gratte-ciel de la ville de Québec. Il est érigé dans la foulée des grandes transformations à proximité du Parlement et à la lumière du Rapport Fiset publié en 1963. Ce rapport porte sur l’aménagement de la cité parlementaire.

Le complexe est significatif puisqu’il est le premier à être réalisé dans le plan des grands chantiers institutionnels dont font partie les édifices H et J, marquant ainsi le passage du gouvernement québécois à l’ère moderne.

Entièrement construit en béton et recouvert de panneaux préfabriqués, l’édifice Marie-Guyart est l’un des témoins les plus importants de l’architecture brutaliste québécoise. Rare exemple de construction basée sur l’utilisation de poutres Vierendeel et aisément reconnaissable par son rythme alternant les fenêtres en bandeau et les fenêtres carrées percées dans les panneaux, sa tour domine le paysage de la haute-ville. Le basilaire, dont les derniers étages s’élèvent en porte-à-faux par rapport au rez-de-chaussée, alterne les ouvertures en bandeau et les bandes de béton. Dépouillée de toute ornementation, cette architecture priorise une volumétrie articulée avec des formes élémentaires tout en mettant l’accent sur l’importance de la texture des matériaux choisis. La matérialité, exprimée de manière brute grâce à l’usage du béton ou de la pierre, relève la qualité intérieure des espaces, spécialement celle du hall principal et des aires communes.

Statut patrimonial

Municipal
Programme particulier d'urbanisme pour la colline Parlementaire

Provincial
Aire de protection de la Chapelle des Sœurs-du-Bon-Pasteur

Historique des interventions

AnnéeIntervention
2011Remplacement de portes et des cadres extérieurs
2007Nouvel accès de la rue de la Chevrotière, travaux intérieurs
2006Travaux de réaménagement de la cafétéria et remise aux normes de la sortie de secours et des terrasses
2005Rénovation des ascenseurs de la tour, scellement de l’enveloppe (béton et fenêtres)

Valeur patrimoniale

Les éléments associés à la valeur patrimoniale de l’édifice Marie-Guyart sont les suivants :

  • Son architecture brutaliste et son innovation dans le traitement des formes et des ouvertures;
  • Son caractère austère et monolithique, qui contribue à renforcer l’aspect institutionnel de ce bâtiment important sur la colline Parlementaire;
  • Son rapport monumental au paysage de la région de Québec, élément d’appel et de signalétique de ce bâtiment le plus haut de la ville de Québec;
  • Son rapport plus humain à son environnement du côté de la rue Saint-Amable, ainsi que les deux étages supérieurs de ses ailes qui surplombent les façades à la manière d’un escalier;
  • L’intégration d’une grande terrasse urbaine, laquelle recouvre le stationnement multiétage en sous-sol et relie les différentes ailes à l’échelle urbaine;
  • L’utilisation de nouvelles techniques de construction, dont une structure périphérique composée de poutres Vierendeel et l’intégration des contreventements de la tour centrale, qui sont situés dans les coins et renferment les puits mécaniques d’alimentation des étages inférieurs.

Études et ouvrages de référence

NOPPEN, Luc et al. Québec monumental : 1890-1990, Québec, Septentrion, 1990, 198 pages.