​Édifice Honoré-Mercier

Adresse principale
835, boulevard René-Lévesque Est, Québec / 1025, rue des Parlementaires, Québec

Autres noms
Aile Nord, Annexe de la rue Sainte-Julie, Édifice C

Usage actuel (patrimonial)
Édifice administratif (idem)

Années de construction
1922-1924

Années de restauration majeure
1980, 2001-2002

Description

L'édifice Honoré-Mercier présente un intérêt pour sa valeur historique. Construit de 1922 à 1924, l'immeuble est le troisième, après l'édifice Pamphile-Le May (1910-1915) et l'édifice du restaurant Le Parlementaire (1912-1917), à s'ajouter à l'Hôtel du Parlement (1877-1886). Il répond à l'accroissement des effectifs de l'État québécois. En 1972, le bureau du premier ministre déménage dans l'édifice « H ». Dans les années 1980, l'Assemblée nationale regroupe ses services administratifs ainsi que la salle du Conseil des ministres. L'édifice Honoré-Mercier présente aussi un intérêt pour sa valeur architecturale.

Ce bâtiment s'inscrit dans la tradition Beaux-Arts, dérivée de l'enseignement de l'École des beaux-arts de Paris. Ce courant est privilégié pendant les décennies 1910 et 1920 par l'homme politique Louis-Alexandre Taschereau (1867-1952) afin d'affirmer le rôle de capitale de la ville de Québec et de conférer à la province une architecture institutionnelle portant le sceau de l'État. Les nouveaux édifices de la cité administrative que l'on nommera « colline parlementaire » s'harmonisent ainsi avec l'Hôtel du Parlement, de style Second Empire, tout en reflétant la modernité. L'esthétique Beaux-Arts a été fréquemment utilisée pour les bâtiments publics au Québec et en Amérique du Nord dans le premier quart du XXe siècle. Elle emploie le vocabulaire classique, mais affirme un intérêt particulier pour la modernité qui se traduit notamment dans les matériaux et le mode de construction. Ses principes de base sont la clarté du plan, l'équilibre des proportions ainsi que la représentation de la fonction et de l'importance du bâtiment dans son environnement.

Conçu par Raoul Chênevert (1889-1951), un des architectes les plus en vue de Québec des années 1920, l'édifice Honoré-Mercier en est une illustration par sa sobriété, la monumentalité et la symétrie de ses élévations, son organisation en trois registres horizontaux, son toit plat et ses éléments décoratifs empruntés au répertoire classique. Par leurs références stylistiques à connotation française, les édifices de l'Assemblée nationale, siège du seul parlement et gouvernement francophone d'Amérique du Nord, forment un ensemble architectural harmonieux et imposent l'image de l'État.

Statut patrimonial

Municipal
Programme particulier d'urbanisme pour la colline Parlementaire

Provincial
Situé dans un site patrimonial national (Assemblée nationale du Québec, 2012-10-19)

Historique des interventions

AnnéeIntervention
2010Réparation de la balustrade au toit
2007Réfection des portes d'entrée et des grillages
2006Aménagement des escaliers d'issue
2001Travaux majeurs de rénovation et de mise aux normes

Valeur patrimoniale

Les éléments clés de l'édifice Honoré-Mercier liés à ses valeurs historiques et architecturales comprennent notamment :

  • son inclusion dans le site patrimonial national de l'Assemblée nationale du Québec, dans la ville de Québec;
  • sa situation au nord de l'Hôtel du Parlement et de l'édifice Pamphile-Le May;
  • la passerelle couverte le reliant à l'édifice Pamphile-Le May;
  • son volume, dont le plan rectangulaire à ressauts centraux et latéraux, l'élévation de quatre étages et le toit plat;
  • la composition Beaux-arts marquée par la monumentalité et la symétrie des élévations ainsi que par la division en trois registres horizontaux (rez-de-chaussée traité en soubassement, étages, couronnement);
  • les matériaux dont le solage revêtu de granite rouge, le rez-de-chaussée en pierre de taille de granite gris de Rivière-à-Pierre aux joints profonds et les étages revêtus de pierre de taille unie de Saint-Marc-des-Carrières;
  • les ouvertures à ordonnance symétrique dont l'entrée principale composée d'un portail à trois portes surmontées de tympans en plein cintre, les fenêtres à carreaux comprenant celles du rez-de-chaussée à arc surbaissé et celles des étages rectangulaires ainsi que la porte Ouest et la fenêtre centrale Est à arc en plein cintre;
  • l'ornementation sobre empruntant au répertoire classique, dont le bandeau séparant le rez-de-chaussée des étages, l'entablement, la balustrade de couronnement, les pilastres monumentaux peu saillants et les cartouches;
  • les espaces intérieurs communs et les finis d’origine.

Études et ouvrages de référence

DMORISSET, Lucie K. et Luc NOPPEN. Québec de roc et de pierres : la capitale en architecture. Sainte-Foy, Éditions MultiMondes, 1998. 150 pages.

JACOB, H.-L. ET R. LEDOUX. Les pierres de construction et d'ornementation du Vieux-Québec. Ministère des Ressources naturelles du Québec, Québec, 29 avril 2001. 68 pages.