Édifice Guy-Frégault

Adresse principale
225, Grande Allée Est, Québec

Autres noms
Commission des accidents du travail
Bishop Mountain Hall

Usage actuel (patrimonial)
Immeuble de bureaux (idem)

Années de construction / agrandissements
1941-1945 / 1954, 1964

Année de restauration majeure
2010

Description

Construit en trois étapes, l'édifice Guy-Frégault, qui loge aujourd'hui le ministère de la Culture et des Communications, a une vocation sociale et administrative significative depuis 1862, bien que sa forme actuelle soit celle de 1954.

En 1861, les autorités militaires de Québec lancent un appel d'offres pour la construction d'un asile pour accueillir les soldats infirmes ainsi que les veuves et les orphelins des soldats de Québec. The Military Asylum, conçu par les architectes d'Ottawa Stent & Laver, tire ses revenus d'un service de blanchisserie offert à l'Imperial Troops in Canada jusqu'en 1871, année de leur départ de Québec.

Racheté moins d'un an plus tard par la Chruch of England in Québec, l'asile est transformé pour accueillir un orphelinat pour jeunes filles sous le nom de Female Oprhan Asylum. En 1927, les Sisters of St. John the Divine de Toronto sont invitées à prendre les commandes de l'établissement. L’asile fait l’objet d’un réaménagement en profondeur et prend alors le nom de Bishop Mountain Hall. En 1941, l'édifice est vendu à la Commission des accidents du travail qui le consolide et l'agrandit afin de répondre à son besoin criant d'espaces à bureaux. Les travaux d'agrandissement, planifiés par l'architecte Jean-Charles Drouin de Québec, sont réalisés entre 1941 et 1945 et touchent les blocs B et C (l’aile B est située entre le bloc A sur Grande Allée et le bloc C sur l'avenue Wilfrid-Laurier).

Le bloc C comprend une grande mezzanine dont les boiseries, réalisées par la maison Casavant et les frères de Saint-Hyacinthe, couronnent entièrement le deuxième étage pour former le troisième étage. Depuis sa construction, le bloc C n'a connu aucune transformation. Le bloc A d'origine est démoli en 1954 pour faire place à une construction plus spacieuse et plus fonctionnelle qui s'harmonise mieux aux nouvelles ailes de 1945. Les architectes Lucien Mainguy et J. Aurèle Bigonesse réalisent la nouvelle aile de six étages couronnée par une toiture en cuivre et coiffée d'une crête en fer forgé. En 1964, le bloc B est surhaussé de deux étages et d’un comble habitable.

En 1970, le gouvernement du Québec rachète le bâtiment au gouvernement fédéral pour y loger le ministère de la Justice et dix ans plus tard, le ministère des Affaires culturelles. Le bâtiment est nommé l'édifice Guy-Frégault la même année en l'honneur d'un ancien ministre québécois de la Culture.

Statut patrimonial

Aucun

Historique des interventions

AnnéeIntervention
2019Réfection de la salle de mécanique en annexe du côté ouest du bloc B
2012Réparation des descentes (drains pluviaux)
2011Réfection de l'enveloppe de maçonnerie et de la toiture
2009Remplacement des fenêtres
2003Réfection des deux perrons et des escaliers, rénovation de six portes d'entrée
2002Nouveau parvis d'entrée et aménagement extérieur

Valeur patrimoniale

Les éléments associés à la valeur patrimoniale de l'édifice Guy-Frégault sont les suivants :

  • Ses murs extérieurs massifs en granit gris de Cap-Rouge, rehaussés par les jambages et les linteaux des fenêtres en pierre calcaire et par plusieurs éléments décoratifs comme des bandeaux de pierre, une balustrade au quatrième étage du bloc A et une corniche profilée en pierre qui couronne les élévations;
  • Sa toiture à baguette en cuivre, comprenant des lucarnes à croupes sur tout le périmètre du bâtiment et un pignon-fronton monumental à l'avant du bloc A, face à la Grande Allée;
  • Ses fenêtres rectangulaires en bois divisées en carreaux et recouvertes de cuivre, y compris les panneaux tympans séparant le rez-de-chaussée et l'étage, entièrement et fidèlement remplacées selon le modèle d’origine;
  • Ses murets et trottoirs en granit bordant le pavillon C et l'avenue Wilfrid-Laurier;
  • Les murs intérieurs en granit rose de son hall prestigieux, incrustés de fleurs de lys et d'armoiries de la province de Québec;
  • Ses rampes d'escalier en aluminium brossé soutenues par des consoles décoratives;
  • Ses plaques de travertin et de marbre noir du hall principal dont l'un est incrusté par les lettres « CAT » témoignant de l'importance de la Commission des accidents du travail dans la Capitale-Nationale;
  • Ses boiseries intérieures en chêne naturel verni, toujours présentes dans les espaces publics de l'édifice;
  • La géométrie, les proportions, la composition des façades et l’agencement des matériaux qui confèrent un prestige imposant à l’édifice et qui représentent un rappel des œuvres de l’architecte Ernest Cormier.

Études et ouvrages de référence

BORDELEAU, Francine. L’édifice Guy-Frégault : à l’avant-scène de la culture à Québec. Québec, Culture, Communication et Condition féminine Québec, 2009. 90 pages.