​Édifice Camille-Laurin

L'édifice Camille-Laurin a été un établissement d'enseignement secondaire et supérieur de style Beaux-arts construit en 1907 et conçu par l'architecte Alexander F. Dunlop. À l’origine, le bâtiment de deux étages, construit en pierres de grès et en briques rouges, s'implantait à l'intersection des rues Saint-Urbain et Sherbrooke dans l'arrondissement historique du Plateau-Mont-Royal, à Montréal. La façade principale, sur la rue Sherbrooke, est coiffée d'un portique classique soutenu par quatre colonnes ioniques dont le fronton arbore les armoiries québécoises.

L'édifice Camille-Laurin, aujourd'hui utilisé par l'Office québécois de la langue française, est nommé en l'honneur du père de la Charte de la langue française. Malgré les modifications apportées au bâtiment depuis sa construction en 1907, l'enveloppe extérieure du bâtiment a été conservée. L'École des Beaux-arts s’aménage dans l’édifice à l'automne 1954 et l'administration fait ajouter la plaque avec le nom de l'école sur la rue Sherbrooke.

Lors de l'élargissement de la rue Sherbrooke en 1958, l'escalier monumental sur la rue Sherbrooke a été démoli et la nouvelle porte mise au niveau de la rue. En 1964, une annexe d'un étage a été construite au nord-ouest entre le bâtiment et la place Sainte-Famille pour abriter la bibliothèque. En 1966, un incendie a ravagé une partie du premier étage entraînant d'importants travaux et laissant peu d'éléments à une valeur historique à l'intérieur du bâtiment.

En 2007, un écran acoustique a été érigé sur le toit de l'annexe pour camoufler l'appentis mécanique.

Municipal
Immeuble de valeur patrimoniale exceptionnelle (secteur rue Sherbrooke)

Provincial
Aire de protection de la maison William-Notman

Plusieurs éléments caractéristiques de l'ancienne École des Beaux-arts sont liés à ses valeurs architecturales et historiques comprenant notamment :

• sa situation géographique particulière contributive à l’essor du Plateau Mont-Royal au XX^e siècle;
• son plan en « T », dont la courte barre s'érige sur la rue Sherbrooke;
• les trois registres des façades, dont le stylobate massif en grosses pierres rustiquées du sous-sol, le registre du rez-de-chaussée et de l'étage, couronné par un imposant bandeau le séparant du second registre de l'étage, ce dernier se terminant par une corniche moulurée largement débordante au toit;
• l'entrée monumentale de l'établissement d'enseignement, ornée de chaînes d'angle, de colonnes à chapiteau ionique et d'un fronton comprenant un haut-relief très élaboré où sont gravées les armoiries du Québec;
• l'importance de l'École des Beaux-arts dans l'histoire québécoise.

COMMUNAUTÉ URBAINE DE MONTRÉAL. Répertoire d'architecture traditionnelle de la CUM : les édifices scolaires : architecture civile 2, Montréal, 1980. 319 pages.

PINARD, Guy. Montréal, son histoire, son architecture. Vol.4. Montréal, Éditions du Méridien, 1991. 504 pages.