Complexe scientifique du Québec

Pensé et réalisé par les architectes Gauthier, Guité et Roy entre 1970 et 1974, le Complexe scientifique du Québec est un bâtiment polyvalent et fonctionnel, inscrit dans une grille modulaire d'une grande régularité. Il fut originalement imaginé comme un immense laboratoire de recherche dont le plan au sol était divisé en deux par un large corridor à partir duquel les scientifiques accédaient aux laboratoires et aux bureaux. Le Centre de recherche industrielle du Québec s'inscrit dans les grands chantiers institutionnels qui ont transformé la Capitale-Nationale au tournant des années 1970. Le projet initial comprenait quatorze blocs de recherche, mais seuls quatre furent construits suivant le plan initial (blocs B, C, D et E).

Inspiré du courant brutaliste qui caractérise beaucoup de constructions gouvernementales de l'époque, la composition de son architecture est axée sur le confort des usagers. Le bâtiment se lit de l'intérieur vers l'extérieur par un jeu habile d'interpénétration des espaces et des volumes. Les services et les laboratoires se retrouvent au centre du bâtiment alors que les aires communes et les bureaux occupent le périmètre largement vitré ouvrant sur un environnement densément boisé. Une cour intérieure, située entre les quatre blocs, agrémente la qualité de vie des occupants et permet un ensoleillement maximal.

De plus, le traitement des escaliers est très sculptural et est mis en valeur par leur avancée par rapport aux façades principales. Ceci permet de mieux les distinguer tout en étant en continuité avec les espaces intérieurs. L'interrelation des espaces avec l'extérieur est accentuée par le prolongement des revêtements de sol vers l'extérieur, identifiant clairement les limites physiques du bâtiment.

Le Complexe scientifique du Québec a été complètement restauré et rénové en 2011 lors de la réalisation de plusieurs travaux effectués sur l'enveloppe extérieure et sur l'aménagement des laboratoires. Le bloc A, qui constitue aujourd'hui le Centre de recherche industrielle du Québec (CRIQ), est situé (au sens figuratif) de l'autre côté du large corridor qui n'a jamais été réalisé. Une centrale thermique, située entre les deux bâtiments, achemine l'énergie nécessaire pour les expérimentations.

Aucun

Les éléments associés à la valeur patrimoniale du Complexe scientifique du Québec sont les suivants :

• Son architecture brutaliste représentative du style, accentuée par l'usage de matériaux simples et bruts;
• Son caractère innovateur dans le traitement des formes et des ouvertures;
• Son allure austère et monolithique qui contribue à renforcer le caractère institutionnel de ce bâtiment significatif;
• Son rapport à l’environnement, comme il est situé dans un environnement boisé;
• Sa planification unique développée à travers un gigantesque plan-masse lors des grands chantiers institutionnels du gouvernement québécois;
• L'intégration d'une grande cour intérieure boisée mettant en relation et unissant les blocs de recherche et permettant une optimisation de l'apport solaire.

NOPPEN, Luc et al.. Québec monumental : 1890-1990. Québec, Septentrion, 1990. 198 pages.