409, rue Notre-Dame, Joliette

Le bureau de poste a été construit en 1888 afin de décentraliser les services postaux fédéraux vers la ville grandissante de Joliette. Le bâtiment d’origine rappelle l’architecture de la Cathédrale, du Cégep et de l’Évêché de Joliette. Il reprenait plusieurs éléments caractéristiques de ces bâtiments religieux, entre autres, la fenestration arquée sur les façades latérales, la toiture mansardée avec pignons et lucarnes (aujourd’hui disparue et remplacée par une toiture plate) et une haute tour munie d’une horloge, démolie au cours du XX^e siècle.

Construit selon le style Second Empire, il a été transformé de façon importante en raison de la disparition du volume de la toiture. Actuellement, ce bâtiment appartient davantage au style néoclassique. Sa composition originale divisée en trois parties est soulignée par la saillie des fondations en pierre à bossage de grande taille, la portion centrale en pierre plus uniforme et régulière ainsi que la toiture, démolie au XX^e siècle. Son revêtement extérieur en pierre à bossage, ses encadrements autour des fenêtres de la façade et ses chaînages d’angle aux arêtes sont caractéristiques de ce mouvement architectural. De plus, l’entrée principale de l’édifice est mise en valeur par un encadrement de pilastres en saillie en pierre de taille surmonté d’une énorme architrave qui renforce la symétrie de la fenestration et donne un caractère monumental au bâtiment.

Le bâtiment abrite aujourd’hui les bureaux du ministère de la Solidarité sociale et le Centre local d’emploi, qui offre des programmes et des services à la population de la région.

Municipal
Édifice cité. Valeur architectural et historique. 2016-02-16.

Les éléments associés à la valeur patrimoniale de l'ancien bureau de poste de Joliette sont les suivants :

• Sa conception à la fois Second Empire et néoclassique, manifeste dans la symétrie de la partie centrale originale, la façade principale, l'articulation nette du rez-de-chaussée et de l'étage grâce à la fenestration distinctive de la façade principale, l'utilisation d'ouvertures rectangulaires reliées par des pierres taillées et ceinturées par moulures en pierre;
• L’entrée centrale flanquée de pilastres et surmontée d’un entablement massif;
• Le soubassement massif en pierre taillée qui soutient un mur de maçonnerie en appareillage de pierres naturelles sans ornementation;
• Les éléments d’origine qui subsistent et qui ont trait au rôle public de l’édifice, notamment la conception néoclassique, la grande qualité de la maçonnerie et l’échelle imposante;
• Les éléments associés à l’utilisation de l’édifice comme palais de justice, bureau d’enregistrement et prison au milieu du 19^e siècle, notamment les vestiges du plan, des finis et de l'ameublement d'origine.

SARTHOU, Manon. Mieux comprendre le patrimoine architectural pour mieux le préserver : les styles architecturaux courants au Québec : guide de référence, avec la collaboration de Claude Michaud. Montréal, Association québécoise d’urbanisme, 1999. 48 pages.

Ville de Joliette. « Circuit historique, Place au patrimoine ». 2006.